Sur le siège vide de Wise, dans la Grande salle de réception de la Reine, se trouvait un morceau de papier de riz.
Je vous écris car je n’ai plus le temps. Elle me reprend. Enfin. Je vous écris car je ne peux plus parler.
Adieu.
Adieu à toutes, adieu aussi à tous.
Morte, je le suis depuis un certain temps déjà et les efforts d’Artémis par l’entremise de la prêtresse Gwenwyfar n’ont, semble-t-il, pas donné de résultat. Je meurs donc. Désolée de vous avoir dérangé.
Celles Qui Furent Mes Sœurs. Je vous ai trop peu connues Winda , Salayak, Alarwen et même vous Yureka. Je n’ai pas eu le temps de vous approcher. Je comprends que vous ne soyez pas venues.
Macrodiem, jeune recrue comme moi, je vous ai entrevue, j’aurais aimé m’aventurer un peu plus vers vous, vous découvrir, vous explorer… mais les évènements ne l’ont pas permis. Et vous n’êtes pas venue.
Alarwen, fugace furent nos rencontres, vous avez toujours fait montre de sympathie et de joie à mon encontre. Je vous remercie mille fois pour tous ces bienfaits. Et vous n’êtes pas venue.
Hannibal, je vous ai entre-aperçu plusieurs fois. Vous êtes un mâle et je ne vous aime donc pas. Vous êtes le chef des fils d’Artémis et essayez de vous dépatouiller des bourdes typiquement masculines. C’est votre choix. Mais je ne vous ai pas vu non plus.
Danador, votre cas est très particulier. Un mâle comme je les exècre, un grand beau et fort, un puissant parmi les puissant une masse. Vous avez tout pour que je veuille faire glisser ma lame sur votre carotide. Mais vous m’avez intriguée, émue. Vous portez un véritable amour à la prêtresse Gwenwyfar, un amour fort et près à faire les concessions nécessaires. Aimez-la, vous ne trouverez jamais sa pareille. Et vous n’êtes pas venu.
Feraenor, vous êtes celui que je déteste le plus. Vous êtes un homme, un homme qui veut se parer de la force de son sexe et des vertus féminines. Un donneur de leçons qui a souvent raison. Vous avez enlevé le cœur de Wise Dawn, vous lui avez arraché des ronces comme je n’ai pas réussit à le faire. Vous êtes mon meilleur ennemi. Merci. Vous n’êtes pas venu.
Pwêtwesse Gwenwyfar, prêtresse des prêtresses, Sœur aimée et chérie. Vous avez été là. Tout le temps. Toujours. Du début à la fin. Vous m’avez chaperonné, sermonné lorsque c’était nécessaire et ce le fut souvent. Vous m’avez épaulé, écouté, aidé. Votre amour pour un homme restera pour moi une énigme fascinante. Mais vous vous aimez, c’est certain. Vous avez été là jusqu’à la fin. Ma gratitude et mon respect sont infinis.
Wise Dawn, Votre Majesté. Belle et puissante, forte et fragile. Brisée et se relevant. Femme à la Panthère vous avez dévoilé à mes yeux l’essence de la vie. Vous avez montré les plus grandes qualités qui soient dans l’adversité comme dans la compassion. Vous avez donné votre cœur à l’Autre. Je ne comprendrai jamais pourquoi. Et je ne sais pourquoi je n’ai jamais réussi à vous haïr pour cela. Vous m’avez offert un toit, une famille et un avenir. Vous m’avez offert surtout votre présence et le privilège de respirer le même air que vous. Wise Dawn, Reine des Amazones. Wise Dawn, porteuse de l’Arc d’Or. Wise Dawn, fille des dieux. Au-delà de la vie, au-delà de la mort et du néant, Wise Dawn je t’aime.
Adieu.
Le saut de Caramiel avait été tracé à la va-vite, d'une main tremblante et les taches d'eau qui souillaient le bas de la page étaient encore humides.