Un monstre dans la ville

[suite de https://amazones.actifforum.com/La-place-d-Artemis-c1/La-Taverne-d-Ares-f1/Une-etrange-arrivee-t378-60.htm]

Le démon suivi les allées bien rangées du jardin puis s’engouffra dans les rues de la ville. Il laissait une odeur putride derrière lui qui fanait les parterres en fleurs et faisait se calfeutrer les chats qui ronronnaient l’instant d’avant sur le bord des fenêtres.

Il longea immeubles et petits cottages sans s’arrêter puis stoppa net au croisement de deux rues. En face de lui la rivière, de part et d’autres de petites allées bordées d’arbres.

La quiétude des lieux n’était dérangée que par le seul chant d’un merle sur un banc tout proche. Mais lui, le démon, ne l’entendait pas ainsi. C’était son chant qui devait prévaloir, son rugissement qui glace de peur le plus téméraire des guerriers, et ce petit être fragile qui le narguait un bon moyen de passer sa rage.

Un jet de flamme vers le petit innocent, un envol qui sauva de justesse le pauvre malheureux, et une poursuite enfiévrée dans les parterres de fleurs réussirent à distraire quelques instants le démon qui visiblement aimait les jeux, surtout s’ils se finissaient par un bain de sang.

Un bruit derrière lui le fit se retourner, il n’était plus l’heure de jouer. Son agressivité se lisait dans son œil unique et son désir de sang dans la manière dont il se léchait les dents avec sa langue de feu.

Prêt à bondir sur l’imprudent qui avait choisi le mauvais moment pour faire une promenade matinale, il écoutait attentivement les bruits de pas qui s’approchaient rapidement.

Un monstre. Dans cette Cité sans nom. un monstre de plus. Qu'il dévaste, pille et étripe... les temps étaient à l'apocalypse. Pourquoi lutter...

Caramiel regardait d'un air vide le démon s'approcher d'elle. Rien ne pouvait la toucher, ni mort, ni même souffrance. D'ailleurs, elle n'avait rien à faire là. Elle contemplait le spectacle. Ni plus. Ni moins.

Gwenwyfar était à genoux, épuisée, vidée, Feraenor semblait pour sa part désemparé, abattu, nul doute que la fin était proche pour elle comme pour lui peut être.

C'est alors qu'une pluie s'abattit, pluie salvatrice qui sembla donner du courage à Feraenor qui se mit à invectiver le démon.

A la grande surprise de Gwenwyfar celui-ci pris la fuite, avait-il de son côté perdu toute énergie ? La pluie avait comme lavé Gwenwyfar de sa fatigue et le courage retrouvé de Feraenor lui commanda que de son côté elle ne pouvait pas abandonner.

Rassemblant ses dernières forces elle se releva.

Feraenor, je crois qu'il est à notre portée, il faut le rattraper avant qu'il ne s'échappe.

Gwen se mit alors à la poursuite du démon, prête à jeter tout ce qui lui restait dans la bataille, elle ne pouvait pas abandonner sans lutter, lutter jusqu'au bout si il le fallait.

*Le monstre avait fuit devant nous. Pourquoi? Je ne saurais le dire. Mais il courrait désormais dans la cité.
Dans la cité? Mais il risque alors de faire d'énormes ravages, de détruire des maisons. Voir pire, de tuer des amazones! cette seule pensée me fit bondir tel un chat sur le point d'attrapper une souris. Gwenwyfar était à bout de forces. Ne lui laissant pas le temps de se reposer, je la saisis par l'épaule, et la prit sur mon dos, puis me mit à courir le plus vite possible, sans prononcer un seul mot...
Le démon courrait à une vitesse incroyable, et j'avais du mal à garder la distance constante. Cependant, des traces de feu et de dallage carbonisé sur le sol me permettait de suivre sa trace.
Au bout d'un moment, je sentis les traces se faire plus fraîche. Arrivant à un embranchement, je percu alors le démon, aux aguets. Cela je m'y attendais. Mais pas au reste...
Caramiel était là, elle aussi. Sa forme spectrale ondulant légèrement dans l'air. Elle toisait le dméon d'un regard vide et indifférent.
Elle avait déja perdu la vie. Aussi se disait-elle qu'elle ne pouvait la reperdre. Mais ce n'était pas cela que je craignais. Si un démon pouvait vous ôter la vie, il pouvait aussi dévorer votre âme!
Je déposais alors gwenwyfar aussi rapidement, tout en restant aussi délicat que possible, puis me ruant sur l'horreur qui nous faisait face, je ne cherchais même pas à m'arrêter. Le démon me toisa comme incrédule. dans ma course, je saisis une flèche. Une flèche dont l'embout, bleuté, se mit à lancer des éclairs lorsque la flèche fut encochée. Puis je m'arrêtais, face à lui, à une dizaine de pas tout au plus. Je le regardais droit dans mes yeux, comme si le retse ne comptait plus*

"Relâche là. Relâche le corps de dragonnia, et disparait dans le néant. retourne de là ou tu viens, où disparait à jamais, comme bon te semble. mais laisse ce corps qui n'est pas le tien. Laisse le ici, et maintenant!"

*Mon visage ne trahissait aucun sentiment, de même que ma voix. J'étais comme impassible. Même si à l'intérieur de moi, il en était tout autre...*

*Pas le temps de réagir.
De toute manière, je n'avais aucune intention de l'attaquer. Tout cela, c'était pour le provoquer. Et une fois de plus, la stupidité des démons ne se fit pas attendre.

Il me sauta dessus, et envoya l'arc et la flèche sur le sol. Puis m'enserrant le coup, me coupant presque ma respiration, il vourit la bouche. Mon âme? Il en voulait à mon âme?

C'est un rire suffoquant qui accueillit sa réaction. Une rire étouffé, mais un rire quand même. Je le toisait de mon regard moqueur.*

"Mon âme? Tu veux aspirer mon âme? Tu es donc aussi bête que cela?
Tue moi si ca te chante. La mort ne m'effraie plus maintenant. Fais moi souffrir tant que tu voudras. Mais mon âme, elle tu ne pourras jamais l'avoir. Tu m'entends?
J'en ai vu des pires que toi. Et toi, tu n'es qu'un petit démon qui s'amuse de mon corps. Joue tant qu'il te plait. Mais..."

*Un violent rayon de lumière projetta l'horreur qui alla s'écraser sur le mur de la maison d'en face. Moi, j'étais allongé sur le dos, suffocant encore, et complétement épuisé. J'eus tout de même le temps de le regarder, toujours en pleine forme, comme si mon action n'avait servit à rien.*

"Mais laisse mon âme en paix!
J'en ai vu plus que ca, et ce n'est pas toi qui me tueras. Ma véritable mort je la connais déjà. Ne te fatigue pas pour rien."

*Un sourire mauvais se désigna sur mon visage.
Ma main se tendit vers le démon, faiblement.
Le bras s'allongea.
La main s'ouvrit.
Du doigt, je lui faisais signe d'approcher, comme pour le provoquer.
S'il voulait ma mort, il tuerai mon corps sans aucun soucis. Cela je le savais. Alors, perdu pour perdu..

Commencant alors à réciter une incantation dans un langage que même dame gwenwyfar ne connaissait pas, je récitais comme si cela avait toujours été mon propre langage.
Une larme coula le long de ma joue, tandis que je continuais inlassablement de réciter. Je savais ce qui m'attendais. Mais le sort en avait décidé ainsi.*

Le combat entre le démon et Feraenor était âpre, impuissante Gwenwyfar les observa.

Feraenor avait enfin réussi à se libérer du démon qui l'avait agrippé au corps à corps. Et maintenant ne voila t'il pas qu'il le défiait ouvertement.

Bravoure ou folie, il semblait sur de lui en tout cas et commença à incanter dans une langue étrange.

Il fallait distraire le démon, afin de donner à Feraenor le temps de finir son sortilège.

Avec le peu d'énergie qui lui restait, Gwenwyfar incanta un sort qu'on apprend aux enfants dans les écoles de magie et qui jeté sur un objet quelconque faisait qu'il éclairait comme une torche pendant une ou deux minues : lumière

Sort basique et inoffensif de prime abord mais elle le jeta en ciblant les yeux du démon, qui fut alors aveuglé et se mit alors à hurler de rage.

*Je continuais inlassablement mes paroles. Le démon semblait en rire. Me regardant, me toisant... Puis me chargeant.
Ainsi n'aurais je même pas eu le temps?

C'est à cet instant que Gwenwyfar, que je croyais trop faible, l'aveugla de sa magie, et produisit alors la distraction attendue.

Mes paroles s'achevèrent alors. Je me redressais péniblement, et me mis à vaciller sur mes deux jambes. Le démon brassait de l'air, espérant nous avoir. Il n'en avait plus pour longtemps.

Un aura commenca à entourer mon corps, et je fermais mes yeux, versant peut être ma dernière larme. Une douleur dans mon corps me fit ouvrir la bouche, mais mes yeux restèrent clos, et aucun son ne sortit. Puis mes armes tombèrent au sol. Mon corps prit peu à peu une teinte verte, tout comme mes cheveux, devenant semblables à des feuillages.

Le dernière changement se produisit au niveau de mes mains, au bout desquelles de petits branchages commencèrent à pousser.
Puis mes yeux s'ouvrir. Ou plutôt mes orbites, car il n'y avait plus d'oeil, juste une vive lumière. D'un son puissant, et d'une voix féminine, ma bouche prononca ces quelques paroles qui n'étaient pas miennes.*

"Mân-raug, breitho hen daen, na nîn innas!"

*Ma voix résonnait puissamment dans les murs de la cité, et mon bras se tendit vers le démon, et que plusieurs lianes en sortirent, qui allèrent ensserer sa tête.
Il n'eut même pas le temps de se débattre.*

"Gweino!"

*La tête du démon fut alors broyée par les lianes, qui ne brûlaient même pas. La tête implosa alors, et l'âme du démon fut forcée d'en sortir. Mais ce fut pour être aussitôt aspirée par les diverses lianes environnantes, et dans un dernier cri, il fut aspiré, avant que son âme n'explosa en même temps que la liane le contentant, dans une incroyable nova, qui ne fit aucun dégâts, comme si elle n'était que fictive, et le corps, privé de tête, tomba à la renverse sur le sol de la cité.

Quant à moi, je tombais complétement épuisé sur le sol. Mon corps repris sa teinte normal, mais mon coeur battit très faiblement.
Mais cela, j'en avais prit le risque...*

Mort, enfin il était mort, nous étions débarassé de cette menace. Péniblement en prenant appui sur mon bâton je me dirigeais vers le Feraenor.

Je crois que nous avons bien mérité un peu de repos, dès que nous aurons récupéré je propose d'emmener le corps au temple, nous en profiterons pour y puiser quelques potions qui nous redonnerons des forces supplémentaires.

Et puis Dragonnia, malheureusement je crois qu'il va falloir lui donner les derniers sacrements.

Des larmes coulèrent sur les joues de Gwenwyfar qui fut prise de soubresauts. Peine, fatigue, joie tant d'émotions se mêlaient dans son esprit.